En partant en Suède, on ne peut pas dire que je sois partie
dans un pays culturellement très dépaysant. Et pourtant ! Depuis le mois
de juin, j’ai déjà pu expérimenter quelques petites traditions bien de chez
eux. Il y a eu Midsommar, bien sur, deux semaines après mon arrivée, mais aussi…
Kräftskiva
Une autre tradition expérimentée au mois d’août : à la
fin de l’été, les Suédois font des « fêtes de l’écrevisse ». Pendant longtemps, la pêche de l’écrevisse
était limitée à cette période de l’année – d’où cette tradition, en août d’organiser
de grands repas pour se gaver de fruits de mer, avec des toasts au beurre et –
surtout – du schnaps. Kristoffer – un Suédois rencontré cet été et qui étudie à
Lund – nous a invités dans son corridor pour nous faire découvrir cette fête.
Il avait concocté pour chacun des chapeaux en papier journal et avait préparé
des chansons en suédois. Nous étions donc tous attablés avec nos magnifiques
couvre chefs, les paroles dans une main, le verre de schnaps dans l’autre, et une
montagne d’écrevisses devant nous. Beaucoup de ces chansons avaient en fait la
meme musique que certains chants français. « Mon beau sapin », par
exemple, est devenu « Nu tar vi dem » (« à notre santé »,
en gros), et c’était la seule chanson à peu près simple que nous avons pu
chanter en tant que non Suédois !
Une fête chaleureuse et des écrevisses absolument divines :
j’ai hâte de découvrir les autres fêtes suédoises !
Kallbadhus
* Descente en enfer *
Un peu partout dans le pays on peut trouver des kallbadhus,
littéralement des « bains froids ». Ce sont les fameux saunas sur la
mer, qui permettent de sauter directement dans l’eau gelée après avoir mariné
pendant une dizaine de minutes dans les petites maisons en bois. Pour la petite
histoire, l’ « invention » du sauna remonterait à la
préhistoire, sous la forme de huttes de sudation utilisées par certains peuples
de l’hémisphère nord. Les utilisateurs des saunas mettent en avant ses
bienfaits pour stimuler la circulation sanguine, purifier la peau, dégager les
voies respiratoires et fortifier le système immunitaire. Selon moi, le plus
grands des bienfaits reste ce moment de détente qu’on s’accorde en allant au
sauna, et la convivialité qui y règne. Ce rituel prend du temps, un temps qu’on
décide de s’accorder pour décrocher un peu. Et avec les kallbadhus, qui donnent
directement sur la mer, l’évasion est garantie.
Dans les environs de Lund, on peut trouver des kallbadhus à Malmö
et à Bjärred, là où j’étais allée avec Laure
pendant l’été. J’ai décidé hier d’y retourner hier, d’une part pour la détente,
mais aussi pour expérimenter réellement le saut dans l’eau froide après le
quart d’heure de chaleur. J’ai donc retraversé la longue digue en bois qui mène
jusqu’au kallbadhus et suis allée me réfugiée dans la cabane en bois
surchauffée. Est ensuite venu le moment de plonger à poil dans la mer, sans
vraiment savoir à quoi m’attendre. Le résultat n’était pas très… agréable. J’ai
vaguement eu l’impression de faire un arrêt cardiaque et d’être en train de
mourir. Je suis remontée le plus rapidement possible en essayant de ne pas
vomir, et suis retournée dans le sauna. Bref, il faut apparemment avoir le cœur
bien accroché pour cette expérience. La prochaine fois, je me mettrai juste un
peu d’eau pour me rafraîchir, mais je ne tenterai plus l’immersion totale.
Pas de frustration cependant. La vue dans le sauna était
magnifique. J’ai pu assister au coucher de soleil, assise sur mon petit banc en
bois, avec en fond sonore les crépitements du poêle sur lequel sont posés les
pierres à saunas – des pierres qui accumulent la chaleur sans éclater sous les
hautes températures. Pour me rafraîchir en ressortant du sauna, je suis restée
un moment assise sur un banc extérieur pour regarder le paysage. Et vraiment,
le fait de pouvoir se balader nu en regardant le coucher de soleil, de sentir
le vent sur sa peau, c’est un truc tout bête, mais le sentiment de liberté et
de détente que ça procure est assez incroyable. Après ça, je me suis
emmitouflée dans mon pull, mon bonnet et une couverture polaire pour boire un cappuccino en profitant des dernières minutes de soleil. Le ciel était d’un
orange de feu et l’horizon complètement dégagé. J’ai guetté le rayon vert, en
vain. Cette journée aura tout de même été magnifique.
Kanelbullens Dag
J’étais malheureusement à Paris le 4 octobre, pour la
journée du kanelbulle – les roulés à la cannelle. – et n’ai pas eu droit à mon gâteau
fait maison. Mais je voulais quand même en parler. Ici, ils ont dont un jour
spécial pour cuisiner une pâtisserie, et l’occasion d’en cuisiner par kilos. Quelle
bande de hippies.
* En partant du kallbadhus *