mercredi 11 novembre 2015

10.11.2015 : Juste avant le départ



En début d'année, j'ai lu un livre appelé « An astronaut's guide to life on Earth » de Chris Hadfield. Ou les conseils d'un astronaute pour mieux s'accomplir. Le sujet était passionnant, la préparation pour partir dans l'espace, la premières fois que les portes de la fusée s'ouvrent sur l'Univers, etc. Par contre, question conseils pour les Terriens, le récit était totalement anxiogène. En gros, Mr Hadfield nous expliquait que lorsqu'on part dans l'espace, il faut avoir tout prévu, absolument tout, des scenario les plus simples aux plus grotesques, pour parer à toute éventualité. Par exemple, l'auteur s'est fait enlever l'appendice avant son premier vol, pour ne pas risquer qu'une bête infection ne vienne compromettre une mission à plusieurs millions. Et globalement, son conseil serait d'appréhender la vie de la même manière, histoire d'être le meilleur en tout et prêt à réagir au moindre nouvel élément qui s'impose à nous.

Lorsque j'ai lu ce livre, j'avais déjà ce voyage en tête. Du coup, je me suis demandée si je devais me faire enlever l'appendice. Finalement, après pas mal de réflexion, je pars avec. Ca commençait à faire un peu trop de préparatifs.

Le truc, c'est que j'ai déjà tendance à envisager tous les scenario catastrophe possibles et imaginables, quelle que soit la situation. Prendre le métro (déraillement, bombe, quelqu'un qui me pousse sur le quai, être bloqués par une panne d'électricité pendant plusieurs jours, etc.). Chauffe-eau qui fuit (explosion, inondation, appartement qui brûle, facture d'électricité qui me met sur la paille, etc.). Alors, avec tout le respect que j'ai pour Mr Hadfield, j'aimerais faire en sorte de ne pas appliquer ses conseils, et même de faire plus ou moins le contraire. Partir de cette manière, sans avoir exactement de trajet prédéfini et en acceptant de se laisser porter par le hasard des rencontres, c'est aussi une manière pour moi de l'apprivoiser, justement, ce hasard. Peut-être est-il possible de parer à toute éventualité, quand on part dans l'espace, mais malgré l'immensité du lieu, l'espace personnel et les possibilités d'action restent limités. Vouloir tout baliser dans sa vie, c'est sans doute justement ça qui nous prépare le moins à tout élément nouveau. Apprendre à faire avec, laisser venir les choses et s'adapter ensuite au changement : je crois que c'est un peu de cette force là que je vais chercher sur les routes de tous ces pays inconnus.

Cela dit, à quelques jours du départ, tout cet inconnu, justement, c'est plus l'angoisse qu'autre chose.

Dans le livre, Chris Hadfield parle aussi des quelques jours qui précèdent les grands départs. Les astronautes sont alors conviés, avec leurs proches, à passer quelque temps dans une sorte de centre de pré-départ. Où ils sont un peu confinés entre eux, en vase clos. L'une des raisons étant de ne pas les exposer à un virus dont la durée d'incubation ferait qu'ils ne se rendraient pas compte qu'ils sont infectés avant d'enfiler leurs combinaisons, mais j'ai aimé cette idée de cellule de pré-départ. Comme un cocon. Une première station d'envol. Une première étape.

Du coup, après avoir dit au revoir à mes amis vendredi, j'ai eu l'impression de rentrer un peu dans mon sas de départ. J'ai passé le week-end en famille, avec Nyamuk. Je ne sais pas trop quoi répondre aux questions qu'on me pose, ni dans quel état d'esprit je suis. Tout ça me paraît un peu surréaliste, à vrai dire. Je fignole les derniers préparatifs. J'ai l'impression qu'il y a encore mille choses que je n'ai pas faites, et pourtant, je sais bien qu'il y aura toujours une ou deux choses que j'aurais oublié de faire.

J'ai quand même préparé une petite playlist de départ, comme une petite madeleine de Proust. La musique me réconforte beaucoup, surtout en voyage. Je crois que pour chacun d'entre eux, une chanson y est associée. Alors systématiquement, ces chansons souvenir viennent rejoindre la liste.

Je mets ça là. Elle n'est pas vraiment finie, ce sont juste les premiers titres qui me sont venus. Je suis ouverte à toute suggestion pour l'étoffer. Ca me permettra de penser encore plus à celles où ceux qui m'auront conseillé un morceau.


J'écoutais cette chanson quand j'ai atterri à San Francisco, pendant l'été 2009. J'étais un peu triste (peine de cœur, qui l'eût cru). Et ces paroles m'ont fait grandement du bien.
« And I won't cut myself on other people's broken dream oh oh oh oh »

Chanson qui passait littéralement en boucle dans mon iPod en descendant Laugavegur à Reykjavik, Islande 2010. Je ne sais plus pourquoi. La musique – mélancolique - correspondait à l'ambiance de la ville.

Rajout : Cette chanson a tourné obstinément dans ma tête toute la nuit précédent le départ. A tel point que je ne suis pas sûre de l'écouter pendant un petit moment.

Navigating by the stars – Justin Sullivan
Un chanteur que Nyamuk m'a fait découvrir. Je l'écoutait en pensant à lui dans les rues de Lund, peu de temps après mon arrivée en Suède. Et puis, main dans la main, sur le pont du bateau qui flottait entre la Grèce et la Turquie.

San Francisco, 2009 à nouveau. Il faisait beau. Je quittais le Golden Gate Park et j'avais pris un bus. C'était un moment doux.




La chanson officielle de Bali 2012 qui passait en boucle sur toutes les radios, à commencer par celle de l'avion à mon atterrissage.




Tombée amoureuse de cette reprise en regardant Fish Tank




Perdue dans tes bras – Emilie Simon













Parce qu'on la chantée très fort pendant un road trip sur la route n°1 en Islande.












Capsize – Ephemera


Simply, let go – Sight Like December


J'étais obligée. :-)


En souvenir d'un matin ensoleillé à San Boi, dans la banlieue de Barcelone, où je me suis réveillée au rythme de cette chanson.


Obligée, bis.





Sans doute l'une des chansons les plus importantes de cette playlist, destinée à l'une des personnes les plus importantes pour moi avec plein de paroles que je n'ai pas su dire.