Cette semaine aura été placée sous le signe de la fête !
En ce moment, les étudiants célèbrent la fin de l’année
scolaire à Lund. Et la ville étant en majorité composée d’étudiants, on peut
facilement imaginer l’ambiance dans les rues. Selon les derniers chiffres, il y
a ici 75 000 habitants, dont 45 000 sont à l’université. Pas très
surprenant qu’elle ait été désignée comme la cinquième ville la plus jeune de
Suède.
Mais l’année à l’université est finie depuis le début du
mois de juin, déjà : cette semaine, c’était les lycéens qui étaient
liesse. Et ça ne rigole pas. J’avais déjà vu des manifestations un peu
similaires au Danemark l’année dernière, mais cette fois, je les vis au
quotidien.
Dès le matin, on croise dans les rues de Lund des camions
(oui, oui, des camions) dont les remorques sont pleines de jeunes avec un
chapeau blanc sur la tête, qui ressemble un peu à une casquette de marin. En
général, les camions sont suivis par des voitures de collection conduites par
le Papa très riche ou un jeune adulte aux cheveux gominés. Et tout le monde
siffle, chante, et crie des slogans que je ne comprends pas (encore).
Vers 8h30, quand je pars travailler, je passe par ce qui
semble être leur point de rendez-vous dans le parc à côté de Mejeriet. Ils ne
sont pas loin d’une centaine, avec leur petit chapeau blanc, à se rassembler sur
la pelouse. Birgitta m’a expliqué qu’il s’agit du chapeau traditionnel des
étudiants : il y a fort fort longtemps, c’était un signe distinctif pour les
personnes qui avaient été à l’université ; une sorte de corporation, si on
veut. Depuis, cette « décoration » a été gardée et sert pour les
fêtes de fin d’année.
Et déjà, à 9h du matin, on peut les voir commencer à picoler
– du vin ou de la bière en général. Belle performance ! Car moi, rien que
de les voir la canette à la main avant même mon petit déjeuner, j’avoue que je
me sens presque malade pour eux. Le reste de la journée, ils déambulent dans
toutes les rues avec camion et sound system, dans une ambiance plutôt bon
enfant. La ville va être bien vide quand ils seront tous repartis pour l’été.
Et puis cette semaine, c’était aussi la fête de départ de
Plamena, au bureau, avant qu’elle ne reparte en Bulgarie. Elle était arrivée
comme stagiaire au mois de septembre 2011 et avait enchainé en travaillant avec
Trans Europe Halles en temps partiel. Je n’ai pas eu le temps de beaucoup la
connaitre, mais je pense que nous aurions eu une bonne connexion toute les deux !
Ce que je retiendrai sans doute le plus chez elle, ce sera son rire. Elle est
toute petite et toute fine, mais elle rit toujours très fort, avec un grand
sourire qui lui mobilise tout le visage. Ce genre de rire communicatif, qui donne
envie de la suivre même si on n’a rien compris à la blague. Je retiendrai aussi
son énergie débordante, l’impression qu’elle ne s’arrête jamais et qu’elle
arrive à cumuler douze journées dans une seule. J’aurais bien aimé la garder au
bureau…
Jeudi, nous avons donc organisé un petit apéro au bureau,
avec serpentins et musique traditionnelle. Chacun a montré aux autres les
danses de son pays, et la Suède gagne largement en matière de chorégraphie
simple à apprendre. Et puis j’ai revu Plamena hier : nous sommes allées
passer la journée à Skanör, une petite ville à 40 minutes de Malmö, en bord de
plage. J’ai retrouvé les paysages qui m’avaient tant plu l’année dernière,
notamment à Falkenberg. Des grandes plages de sable très blanc, un horizon très
dégagé, et les alentours globalement plats mais qui donnent l’impression de
respirer deux fois plus. Nous avons beaucoup discuté, assises devant les dunes,
surtout des relations entre des personnes de cultures différentes. Et puis des
hommes évidemment, parce que c’est toujours un sujet qui rassemble quand on se
retrouve entre filles.
Le soir, elle m’a proposé de la suivre dans la maison dans
laquelle elle vit en ce moment, pour diner dans le jardin avec son coloc
mi-français mi-suédois. Ils vivent à trois ou quatre dans cette gigantesque
maison à vingt minutes du centre de Malmö et je me dis que les standards
suédois sont vraiment bien au dessus des nôtres. Andres (dans mes souvenirs)
avait ramené une bouteille de Pastis de son dernier séjour en France pour faire
un apréro « comme là-bas ». Quand un autre de ses amis, Sherban, un
Roumain venu travailler ici pendant six mois, nous a rejoints, nous avons
décidé de finir la soirée dans le centre de Malmö. C’est comme ça que nous nous
sommes retrouvés quelques heures plus tard à la terrasse d’un café presque
vide, en train de danser sous la pluie qui nous avait laissés tranquilles toute
la journée. On se serait presque cru dans une pub Hollywood chewing-gum. Et
puis un peu comme un coup de massue, vers 2h du matin, j’ai senti le manque de
Nyamuk revenir un peu trop fort, et cette impression que les choses ne me
plaisent qu’à moitié s’il ne les voit pas. J’aurais voulu lui montrer cette
plage, et le forcer à danser sous la pluie – et je ne suis pas sûre qu’il
aurait accepté, en fait. Mais c’est pas grave, c’est pour bientôt.
Aujourd’hui, évidemment, j’ai compris que ce n’était pas
forcément une bonne idée de faire la salsa sous la pluie – je ne suis pas
encore malade, mais j’avais l’énergie d’une éponge.
Bref, cette semaine de fête s’est terminée dans les règles :
en vautrage sur le canapé.
Prochain épisode : Göteborg.
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